Est-ce que tu es en train de respirer ? Et comment ressens-tu ton corps en ce moment ?
Ce sont deux questions que mes clients doivent entendre de ma part… Très souvent 🙂
La première question reçoit généralement cette réponse : ‘Bien sûr que je respire, sinon je serais mort’. Je suis toujours heureuse de l’entendre : elle signale le niveau de conscience de base dont mon travail a besoin: la respiration est essentielle à la survie.
La deuxième question, en revanche, suscite plusieurs types de réponses avec un contenu principal : ‘Qu’est-ce que t’entends par “comment je sens mon corps” ? C’est normal, je ne sens rien’.
Lorsque nous ne sommes pas en contact avec les sensations du corps, cela signifie que nous sommes en mode de survie.
Car pour être vivant, il faut se sentir …. vivant 😉
En fait, lorsque nous avons l’impression de ne pas nous ressentir, cela indique un manque de pratique de la perception de soi, et cela se produit lorsque nous ne sommes pas très habitués à nous percevoir depuis l’intérieur.
Notre perception se forme grâce aux informations recueillies par nos récepteurs. Par exemple, beaucoup d’entre eux sont situés sur notre peau et nous aident à nous adapter et à réagir à l’environnement : ils perçoivent les changements de température, la douleur, la pression, le toucher.
D’autres nous permettent d’évaluer notre état intérieur : température, tension, processus de digestion, fatigue, niveau de stress, niveau d’énergie, niveau de concentration, etc. Cette perception intérieure nous aide à répondre à la question ‘comment je me sens’ et à vérifier si nous nous sentons bien ou non.
Mais comme toute capacité humaine, moins on l’exerce, moins elle est disponible.
Elle devient sous-développée. C’est le cas de nos muscles, de notre intelligence ou de notre sensibilité. Si nous ne les utilisons pas, ils s’atrophient.
Une mauvaise perception de l’état interne peut entraîner de nombreux types de problèmes : tensions musculaires provoquant des douleurs, problèmes de digestion, postures rigides. Déconnexion des émotions, détachement émotionnel conduisant à l’agitation et à l’anxiété. Dépression légère et démotivation. Un niveau de stress trop élevé provoque des déséquilibres hormonaux – tels que la résistance à l’insuline – des problèmes cardiovasculaires, le burn out… Nous pouvons nous retrouver déconnectés des personnes et des activités saines et agréables.
En raison du fait que nous sommes bombardés par trop d’informations, il arrive qu’une grande partie de notre attention, voire la totalité, soit absorbée par ce qui se passe à l’extérieur. Et nous finissons par gérer notre état intérieur en l’ignorant. Nous restons en mode de survie en évitant automatiquement ce qui nous oblige à prêter attention à autre chose.
Prenons un exemple amusant : si tu dois éviter de devenir le dîner d’un tigre aux dents longues, tu ne peux pas t’occuper des expériences de négligence que tu as subies de la part de tes parents. La survie immédiate passe avant tout. Le besoin émotionnel vient plus tard.
Tu peux remplacer le tigre par n’importe quel type de peur ou d’insécurité.
Ou, si tu dois te protéger et protéger tes proches en déplaçant le camp ou en t’engageant dans une longue et cruciale session de chasse, tu va ignorer la sensation de faim ou d’épuisement. La survie immédiate d’abord. Les besoins physiques secondaires ensuite.
Tu peux remplacer le déplacement du camp ou la séance de chasse par la pression de prendre la ‘bonne’ décision.
Pour sortir du mode de survie, tu dois te poser ces questions :
Est-ce que je suis en train de respirer ? Puis-je respirer consciemment, profondément, longuement et lentement ?
Cela calmera la réaction de stress.
Comment est-ce que je sens mon corps ? Remarque ta posture, le contact de ta peau avec les tissus et les matières, le mouvement de ta respiration, ton état émotionnel et mental.
Cela ramènera l’attention à l’intérieur de toi, afin que tu puisses te concentrer sur ton état.
Survivre est important, mais être vivant l’est encore plus. Et pour être vivant, il faut se sentir vivant.
Comme toujours, je serai très heureuse de t’aider à te sentir vivant.