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Les sensations inconfortables

Il arrive que pendant une séance, mon client ressent de la douleur, de l’embarras ou de l’irritation ? Et à ce moment, je donne ces instructions : « respire, relâche, permets à ces sensations de circuler ».
Cela peut sembler plutôt difficile, car à ce moment on a tendance à faire exactement l’opposé, c’est-à-dire se contracter et résister afin de ne pas ressentir les sensations présentes ou réveillées pendant la séance. Mais il faut aussi admettre qu’en suivant ces instructions, ces sensations peuvent se transformer en tranquillité, détermination et confiance. La tête devient plus silencieuse. Le corps se relâche et il devient facile de respirer plus grand.

Mais pourquoi évitons nous de ressentir des sensations inconfortables, c’est-à-dire des sensations fortes, inconnues, intenses? Les ressentir fait partie de notre bagage évolutif et de notre capacité de prendre soin de nous-même, car elles nous informent des changements qui surgissent dans notre état. Eviter certaines situations revient à éviter de nous mettre en danger et/ou à nous faire du mal.
Le problème surgit quand nous commençons à éviter tout type de situation qui pourrait susciter de l’inconfort : ainsi, nous évitons de parler avec certaines personnes parce que nous ressentons de l’embarras. Nous ne commençons pas de nouvelles activités de peur de ne pas y arriver. Nous tendons à rester dans ce qui est connu, par exemple dans le contexte du travail, ou des vacances, ou des hobbys, afin d’avoir la sensation de maîtriser la situation.
S’entraîner à ressentir des sensations inconfortables sans automatiquement les éviter peut se révéler tout un programme… J’aimerais partager avec vous ma propre expérience dans ce domaine.
Après avoir changé de ville et de langue, trouvé un centre et un appartement, rencontré des nouvelles personnes et commencé des nouvelles amitiés, j’ai voulu initier quelque chose de nouveau et me donner un petit défi qui … me permettrait de secouer mes routines et rencontrer des sensations inconfortables.
Je me suis inscrite à un club pour améliorer mes capacités à m’exprimer en public… en anglais !
Je vous promets que cela a été – et par moment est encore –  très inconfortable pour moi ! Tout d’abord, je me suis frottée à la dimension «  pas envie d’y aller » « je me sens fatiguée » « j’ai eu beaucoup cette semaine » « c’est trop formel, c’est pas pour moi»…
Derrière cela il y avait de la peur : qu’est ce que les gens vont penser de moi, de mon accent, de ce que je raconte…. Est-ce que je vais arriver à assumer les différents rôles dans le club ? Et qu’est-ce qui va se passer si je fais des erreurs ?
Mon propre processus m’a permis d’entraîner la possibilité d’avoir cet inconfort à l’intérieur de moi sans réagir contre, c’est-à-dire sans contracter mes épaules et réduire ma respiration, sans devenir sérieuse, sans me braquer. Ainsi, j’ai pu donner plusieurs présentations devant une vingtaine de personnes. Je n’étais plus figée par la peur et la situation commençait presque à être agréable. Ensuite, j’ai découvert comment je réagis quand j’ai à faire à quelqu’un qui ne me plaît pas du tout, aussi dans le cadre de mon club. J’ai aussi appris à garder mon enthousiasme et ma motivation même quand je ressens des sensations inconfortables envers quelqu’un. J’ai appris que ces deux expériences peuvent cohabiter, et à ne pas laisser tomber ce que j’aime afin d’éviter une personne.
Mes aventures dans ce club continuent : la dernière en date, c’est d’avoir participé à un concours de discours humoristique. Et cela a été très effrayant, et très satisfaisant.
Ce défi m’a permis d’aller à la rencontre de « mes » sensations inconfortables que, dans le passé, j’aurais eu tendance à éviter automatiquement. Et cela a été, et continue à être, une source d’apprentissage et d’ouverture vers des nouvelles situations de vie et des nouvelles personnes.
Mes réactions automatiques à la peur et à l’embarras sont moins … automatiques et laissent beaucoup plus de place au plaisir de parler en public et à partager mes idées. Et « last but not least » comme disent les Anglais, pour terminer mais pas par le moins important, mon enthousiasme et ma motivation ont trouvé un terrain de jeu où s’exprimer.
Cela t’interpelle ? Essayez ! Je peux t’apprendre à sortir de ta zone de confort, à développer tes projets et à réaliser tes rêves.

Photo de L.S.

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